Qu'on se le dise, la meilleure période du rock psychedelique restera, du moins à notre sens, celle qui va de 1966 à 1975, aux Etats-Unis. Ses principaux acteurs étant désormais connus de vous, il nous paraît cependant indispensable d'énumérer les « classiques » du genre, car cet épisode clôt un chapitre important. Voici donc notre sélection pour avoir en dix titres une idée de ce qu'a été le vrai rock psychedelique.
10. Sweet Smoke – Baby Night
Just
A Poke (1970)
Et bam, un morceau de seize minutes. Première partie d'un album constituté de deux morceaux, la deuxième est intitulée Silly Sally. Album enregistré en Allemagne, il précède deux autres albums et restera, malheureusement, le meilleur. Baby Night regroupe plusieurs morceaux, dont une excellente reprise de The Soft Parade des Doors.
9.
The West Coast Pop Art Experimental Band – If You Want This Love
Part One (1966)
Que
serait le rock psychedelique sans ses hymnes à l'amour, à l'instar
du titre phare de Jefferson Airplane, Somebody To Love ? Ce
groupe au nom bien trop long est l'un de ses nombreux groupes
méconnus, très prolifique, mais qui n'ont pas fait que du bon.
Cependant, cet album regorge de pépites, et quelques autres se
promènent le long de leurs cinq autres albums.
8. King Crimson – Starless
Red
(1974)
Encore
un long morceau, cette fois de douze minutes. Album mythique, titre
exemplaire, King Crimson tape au bon endroit avec ce morceau en
grande partie instrumental, avec toutefois des paroles modifiées à
plusieurs reprises. L'introduction est des plus calme, mais très
vite elle décolle et si tu marques le temps avec ta tête, c'est que
la chanson te plait.
7.
Strawberry Alarm Clock – Curse Of The Wiches
Wake Up... It's Tomorrow ! (1968)
Intro
génialissime, encore une chanson que l'on mime avec son corps. Entre
la chute étoilée qui te précipite dans un autre univers, le riff
entêtant de la basse, et les choeurs si plaisant à rejoindre, cette
chanson est tout simplement un modèle de ce que l'on peut attendre
en matière de psychedelisme. Portant ce nom en hommage aux Beatles,
ce groupe de Los Angeles a réalisé cinq albums, qui semblent
s'essoufler au fur et à mesure mais qui restent tout de même très
bons.
6. Ultimate Spinach – Your Head Is Reeling
Ultimate
Spinach (1968)
Groupe
venant de Boston, issu du Bosstown Sound, ils sortent en 1968 leur
premier album, sur lequel figure également Sacrifice Of The Moon,
autre morceau d'anthologie, mais on ne peut pas tous les mettre. Et
Your Head Is Reeling a
sans doute une des meilleure ligne de basse jamais écrite, peut-être
exceptée celle de Sorrow
des Pink Floyd. La force de ce groupe est d'avoir une chanteuse,
chose trop rare à cette époque, la gente féminine étant peu
représentée dans ce milieu.
5.
Jefferson Airplane – She Has Funny Cars
Surrealistic Pillow (1967)
Heureusement,
nous avons Grace Slick ! Surement la femme parfaite, elle s'est
notamment fait mettre sur la liste noire du FBI après avoir tenté
de mettre du LSD dans le thé du président Nixon. Encore une fois,
j'essaie d'innover en ne mettant pas White Rabbit
ou Somebody To Love,
même si ce sont deux titres absolument géniaux, celui l'est autant
sinon plus. Comme d'ailleurs la quasi totalité de la discographie de
Jefferson Airplane. Mes seuls doutes concernent la formation
suivante, Jefferson Starship, où Grace Slick s'est faite trop rare.
4. The Doors – The End
The
Doors (1967)
Que
dire de ce morceau, si parfait, si sublime, si magnifiquement chanté
par un Morrison qui n'était pas encore alcoolique, et par un groupe
qui ne se doutait pas qu'ils allaient marquer l'histoire ? Peu de
chose, car la musique se suffit à elle-même, entre le texte parfait
de Jim Morrison et l'instru impeccablement jouée et improvisée par
trois musiciens de talents. L'apogée d'un groupe, tout simplement,
mais une apogée qui a duré aussi longtemps que la formation.
3.
Quicksilver Messenger Service - Calvary
Happy Trails (1969)
1969, la belle année. Avec Happy Trails, QMS place la barre très haute, avec notamment ce morceau, totalement instrumental si l'on enlève les quelques cris, et une guitare... Pas n'importe quelle guitare, celle de John Cipollina, sans doute un des plus grands guitariste des années 1960/70. Alors peut-être que la pochette donne mois envie que celles très psychedeliques que l'on peut trouver à la même époque mais ne vous y trompez pas, cet album fait partie des meilleurs.
2. 13th Floor Elevators – Roller Coaster
The
Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators (1966)
Les
grands précurseurs. Le premier groupe qui a utilisé le mot
«psychedelique» pour définir sa musique, un des premier à
connaître une histoire chaotique. Entre Roky Erickson qui se fait
interner et Stacy Sutherland qui se fait fusiller par sa femme, ce
groupe regroupe pourtant à lui seul plusieurs classiques du genre.
Il est un des premiers à encourager le prise de psychotropes pour
percevoir la «vraie» réalité. Je choisis le morceau Roller
Coaster car c'est un des
meilleurs riffs que j'ai pu entendre, et également le chant habité
de Erickson, qui s'abandonne totalement dans des paroles auxquelles
il croit dur comme fer.
1.
The Chocolate Watchband – I Ain't No Miracle Worker
The Inner Mystique (1968)
Et
enfin pour la première place, qui est la place la plus subjective,
j'ai choisis un groupe que je considère comme étant le meilleur, et
également celui qui m'a lancé sur les traces de tous les autres,
valeur sentimentale oblige. Tout d'abord un groupe complexe, car on
ne connait pas réellement tout le personnel de chaque album, et il
est dur de savoir quelles chansons sont des compositions ou des
reprises. Encore une chanson d'amour, mais d'amour désespéré, une
chanson qui clame haut et fort que nous ne sommes pas des êtres
parfaits, que nous sommes humains, ce qui s'avère être notre
faiblesse. La voix est tout simplement parfaite, dommage que
l'identité du chanteur ne soit pas totalement certaine, et elle rend
cette chanson poignante, touchante, et universelle.
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