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samedi 5 juillet 2014

Avant la musique il y avait le bruit, et avant le bruit il y avait... Le deathcountry.






En général, quand on voit un mot avec le préfixe « death », on a peur. Normal, car il est souvent la justifiaction d'un chant proche d'un hurlement provoqué par une combustion spontanée, d'un batteur qui se fait pousser cinq bras pour l'occasion et qui tape sur tout ce qu'il peut atteindre, et d'une guitare dont les cordes s'usent aussi vite que le médiator qui les titillle. Nous allons cependant contredire ce propos à peine exagéré en parlant d'un genre dont rien que le nom fait sourire, le deathcountry.




Et oui, ça existe ! Mais ici, point de violence, mais plutôt une musique qui ne semble être que l'ombre d'elle-même, un chant désincarné et une instru dépouillée. Un genre qui conviendrait parfaitement à un enterrement. Et pour cause, non satisfait de donner le cafard avec seulement l'intro, les paroles ne sont pas des plus optimistes. Traitant principalement de sujet morbides comme la mort, les condamnations, des personnages marginaux qui ont généralement assassiné toute leur famille, ce n'est pas la musique la plus réconfortante qui soit. On retrouvera aussi un petit penchant pour la religion, surement des orthodoxes.




Présenté comme un sous-genre de musique country, le deathcountry puise dans la musique folk et country traditionnelle des années 40, en s'inspirant notamment de Hank Williams, une icône de la musique country. A ceci est mêlé un punk rock que l'on sentira principalement dans le chant, car en effet on ne trouvera pas de guitare saturées couvertes par une basse rageuse. Non, ici seulement une guitare sèche, un banjo, et occasionnellement violon et percussion. Egalement une contrebasse, faisant écho avec le psychobilly dont les principaux groupes utilisaient également cet instrument, comme les groupes Demented Are Go ou The Meteors, genre auquel Didier Wampas fera hommage avec le titre Quand j'étais psycho.




Mais maintenant, il est temps de se plonger dans le deathcountry en parcourant les princiaux artistes de ce genre. On commence avec Graveyard Train, qui répond parfaitement aux critères du genre, un son dégueulasse et une country qui tend vers le folk, on retiendra des titres comme Even Witches Dancing ou encore The Ferryman. Malheureusement, très peu d'informations sont disponibles sur ce groupe.




Mais on passe à un des meilleurs groupes, sinon le meilleur, Those Poor Bastards. Déjà le nom est génial, et la musique l'est encore plus. Il ne s'agit plus de faire de la musique propre, il s'agit de sortir ce qu'on a dans le ventre et de le plaquer sur un CD. Et ça marche rudement bien, déjà six albums pour ce groupe, qui mélange sa country dépouillée avec un gothique morbide qui pourrit littéralement toutes les chansons du groupe, et c'est ce qu'on aime. Plusieurs de leur morceaux sont des titres phares du deathcountry, si lumière il y a, comme Sacrificial Lamb, I Walk The Line (reprise de Johnny Cash), Crooked Man, ou encore Old Pine Box.





Ce qui est une belle transition vers le groupe suivant, The Pine Box Boys. Créé en 1993, ce groupe est cependant plus soft que les deux précédents, moins « death » dans l'âme, ou alors il faudrait rajouter un pré-préfixe, qui donnerait du speed deathcountry, Mr Skeleton à l'appui. On retrouve cependant ce ton humouristique voir cynique propre au deathcountry. On retiendra également le titre Will You Remember Me, qui, pour le style, est d'une terrible beauté, mais une beauté enfouie, oubliée sous les décombres sur lesquels ces groupes ont appris la musique.




Mais maintenant parlons d'un des groupes les plus sublimes, des plus décharnés, Sons Of Perdition, groupe qui semble ne tourner autour que d'un seul homme, Zebulon Whatley, mais dans le doute on en parlera au pluriel. Forts de quatre albums, ils se rapprochent de Those Poor Bastards, en moins dégueu, et en plus épuré, si c'est possible. Sons Of Perdition, c'est la simplicité, l'austérité. Un premier plan très léger, avec en général une guitare et une voix, accompagnées à l'occasion d'un autre instrument. Mais là où Sons Of Perdition se distinguent, c'est par le travail sur le fond, en parsemant le morceau de divers bruits d'ambiance – on vous renvoie au titre Burial At Sea. Ce petit penchant pour l'expérimental va caractériser le groupe au long de sa discographie. Enfin on pourra retenir des titres comme Blood In The ValleyPsalm Of RetributionAnhelo,...





Bien sur, il en existe beaucoup d'autres, mais il faut bien faire une sélection. Pour finir, nous dirons que le deathcountry est un terme qui a été utilisé pour la première fois par Hank Ray (merci Wikipédia), et qui s'est essentiellement développé dans les années 90. L'influence du punk se fait également sentir dans la durée des morceaux, qui dépassent rarement les quatre minutes. On s'en remet une petite compile, histoire que vous ayez le temps d'accrocher une corde au plafond. 







Bien sur n'écoutez pas ça toute la journée, à un moment ça devient pesant. Mais ici l'important c'est de découvrir, et ce genre obscure peut s'avérer utile, notamment pour montrer aux amateurs de death-metal-core-speed-fusion qu'on peut être death sans pour autant annihiler les tympans de tout un peuple. 



mercredi 25 juin 2014

First Article From Outer Space



La planète Mars


Aujourd'hui nous partons dans l'espace ! Point d'extra-terrestres ni de soucoupes volantes, seulement (mais c'est déjà beaucoup) de la musique. Entre rock progressif, psychedelique et Krautrock, voici le... Space rock ! 

Pour bien cerner cette musique, visualisons une fusée, une belle fusée qui ne sait pas vraiment 'où elle va. D'abord il faut du bon matos, guitare(s) saturée(s), grosse basse, une batterie bien vénère, un synthétiseur qui ondule tel un serpent vert et rose, et évidemment des musiciens complètement drogués. Votre fusée est maintenant prête à faire feu, les moteurs chauffent, et la première note de votre long voyage vous tape dessus. Ensuite vous traversez différentes atmosphères, certaines douces, certaines brutales. Le retour n'est pas prévu, et ne regardez pas en bas.



Voici un des meilleurs groupes de space rock, des finlandais, qui comptabilisent cinq albums, le premier étant sorti en 2001. Créé en 1999, ce groupe est devenu un des plus influent de la scène space rock, grâce à des rythmiques d'une puissance terrible, et une panoplie d'instruments des plus variée. Leur musique contient tous les ingrédients nécessaires à une bonne fusée, en reprenant l'aspect répétitif et hypnotique du rock psychedelique et l'instrumentalisation poussée propre au rock progressif. Ils deviennent une figure importante de la scène finlandaise, inspirant différents artistes comme Taipuva Luotisuora, également finlandais.
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Ils sont, avec quelques autres, la nouvelle scène space rock, une scène qui a déjà plusieurs dizaines d'années. Si Pink Floyd va lancer le mouvement avec des titres comme Cirrus Minor ou Interstellar Overdrive, ce seront les gars d'Hawkind qui vont façonner le space rock, aidés par les allemands issus du Krautrock comme Tangerine Dream ou Ash Ra Tempel. Egalement par le groupe Gong, et comme ils sont français on va s'arrêter un peu dessus.


Parce qu'au fond on adore tous l'Allemagne, et surtout leur musique :



Mais bon des français qui font de la bonne musique, ça ne se rate pas !



Gong a été créé par un australien, Daevid Allen et a connu, comme beaucoup de groupes à l'époque, de nombreux changements de personnel. Partageant la scène française avec Ange et Magma, ils vont s'échanger quelques musiciens de temps en temps, les virer, les reprendre, les remplacer, histoire de rigoler un peu. Si Gong est un groupe dit "français", il n' en a pas compté beaucoup dans ses principaux membres, à part Pierre Moerlen le batteur pendant la meilleure période du groupe, qui se résume en une trilogie d'albums, rassemblent leurs trois meilleurs : Flying Teapot, Angel's Egg et enfin You, qui sera un des albums définissant le space rock. Ouf, on a failli s'égarer.




Retournons donc dans les anneaux de Saturne et attardons-nous sur la seconde grosse période du space-rock, les années 80. Période de transition, où les guitares apprennent à se tordre d'effets pour notre plus grand plaisir. L'évolution du space rock l'emmènera titiller le stoner rock, auquel plusieurs groupes reprendront ce côté bourrin si attendrissant, Hidria Spacefolk en tête de ligne. Pour les années 80, voilà ce que ça donne :






Au passage, Eloy est un groupe allemand, mais en marge du mouvement de l'époque, le Krautrock. Parce que oui on triche, ce morceau de 1977, mais bon à trois ans près faites pas chier.

Tant bien que mal, notre fusée arrive à notre époque, qui balaie la fin des années 90 jusqu'à aujourd'hui, et peut-être même la semaine prochaine. Le son est plus travaillé, on s'éloigne ici des influences allemandes, car l'expérimentation se fait plus discrète, tout est soigneusement contrôlé par les pédales d'effet en tout genre, mais bon ça sonne génialement bien alors on ne va pas s'en plaindre.
On garde l'idée principale, qui est de voyager, et même si on pourrait en douter, aujourd'hui encore il y a de l'excellent space rock qui se fait. Bouffé par la radio et toutes ses conneries, mais il est là quand même. Alors ouvrez vos oreilles, c'est ici et maintenant :













Si vous avez tout écouté ( ce que nous espérons), vous avez du avoir un voyage d'environ 1h48. Ce qui est bien peu pour visiter toutes les méandres de l'Univers, alors n'hésitez pas à prolonger où à recommencer ce voyage, ce sera bien mieux que de regarder le foot.

mardi 3 juin 2014

Krautrock, Année Zéro de la choucroute



Can, groupe emblématique du Krautrock

Pour continuer dans un esprit psychedelique, nous nous rendons en Allemagne, à la fin des années 60. Alors que les Etats-Unis connaissent l'apogée du mouvement hippie avec Woodstock, l'Allemagne se remet difficilement de ses trente dernières années peu glorieuses. En quête d'une nouvelle identité, ce sont, comme toujours, les artistes qui vont la trouver, cette identité. Oubliez les stéréotypes de l'Allemagne bien rangée, ordonnée et stricte, nous plongeons dans un des mouvement le plus chaotique : le Krautrock, ou le rock allemand. 


L'étymologie du mot est assez floue, retenons simplement que le terme du mot se traduit par "Rock choucroute". Mais le genre Krautrock est premièrement électronique, il va être un des premiers groupes à utiliser de manière importante le synthétiseur, et sera une des influences de Radiohead, notamment sur l'album Kid A. Mais nous nous concentrerons sur la branche plus rock du mouvement.


Le Krautrock c'est une vraie bouillie, les musiciens ne se donnent aucune limite. Improvisation, structures peu respectées, des morceaux qui peuvent facilement durer plus de vingt minutes, il vaut mieux avoir des oreilles averties qui se seront déjà frottées à Confusion Is Sex de Sonic Youth ou Dragnet du groupe The Fall, groupes qui seront énormément influencés par ce genre. Vous êtes prévenus.



En rupture totale avec l'image que l'Allemagne renvoyait à l'époque ("tous des nazis !"), les artistes vont exprimer les désencrage avec le passé par un désencrage dans leur propre musique. Un détachement à ce qui se faisait et ce qui se fait, si bien que jamais ces groupes n'ont pu être imité parfaitement par le futur. Un petit trio pour vos oreilles, car l'important ici c'est d'écouter.







On l'aura compris, le Krautrock est un grand fourre-tout de la musique. Beaucoup d'artistes affirment être influencés par ce genre, mais le Krautrock c'est une histoire d'allemand. Les dignes héritiers de ce genre sont allemands, et plutôt que d'en parler, on va les écouter.

On commence avec Sula Bassana, qui est en réalité... Un seul homme. Allemand de naissance, de coeur, et d'oreilles, il est n'est pas là pour rigoler, mais pour planer. Tout comme nous.



Ensuite vient un autre groupe allemand, Vibravoid, qui a eu un petit coup de coeur pour la chanson française, avec plusieurs reprises comme Poupées de cire ou La poupée qui fait non, également influencé par des vieux groupes psyché comme Strawberry Alarm Clock comme en témoigne leur reprise de Incense and Peppermints.



Le Krautrock, c'est l'accomplissement d'une génération qui aura permis de redorer, retrouver et refabriquer le blason de l'Allemagne. Bien sur en terme de musique, mais ici c'est tout ce qui compte. Libération des moeurs, et apologie des drogues psyhotropes. Et pour ambassadeur de cette libération, on retrouvera le producteur Rolf-Ulrich Kaiser, qui invitera différents musiciens dans un studio pour improviser en échange d'un acide. Les enregistrements sortiront sous le nom de Cosmic Jokers, dans lequel on retrouvera par exemple Klaus Schulze. Si un mot devait définir cet homme, ce serait krautrock car c'est LA figure emblématique du genre.



Voilà, il faut bien finir un jour. Mais si vous vous sentez le coeur allemand, rien ne vous empêche de vous immerger dans cette musique fantastique et suprêmement géniale. On s'en remet un (ou quatre) dernier(s), parce qu'ils sont bons ces allemands quand même.






















lundi 2 juin 2014

Alors les amis, aujourd'hui tous à vos licornes sa va chier !

Alors les amis, aujourd'hui tous à vos licornes sa va chier !



Gros son et psychédélisme : Stoner Rock & Co

Allons rendre visite au trip non conventionnelle des petits champignons de Paris dirigés par le roi Toad !
A coup de gros son bien gras survolé de guitares enivrante de légèreté. Voilà en gros imaginez des métaleux complètement défoncés qui en ont marre de crier. 
Un tempo plutôt lent, des riffs répétitifs mais d'une efficacité mordante et une bonne dose de virtuosité !

Cet espèce de transgenre musicale trouve ses bases dans le rock psychédélique et autre acid rock. Mais aussi dans le heavy metal, le doom metal, le UFO rock, le desert rock etc. Une multitude d'influences donc qui rendent se genre musical si poignant !
On peu en cité des exemples marquants comme Black Sabath ou Blue Oyster Cult qui en sont les pionniers.

                                                         (Godzilla-Blue Oyster Cult)

                                                       (Black Sabath-Enter the Void)

Biensure on pourrais s'attarder sur tous ses groupes sans conteste plus que jouissif et rappelant une époque qui semble révolue. 
Mais nous allons plutôt vous parler des groupes d'aujourd'hui qui font que se genre est ce qu'il est, aussi et surtout pour nous.

Donc voici pour commencer un groupe qui sans surprise est allemand. Fondé en 2007 Samsara Blues Experiment se fait connaitre sur scéne et par quelques maquettes pour enfin sortir leurs premier album en 2010 "Long Distance Trip". 
Deux autres albums sortiront de la formation "Revelation & Mystery" en 2011 et Waiting for the flood en 2013.
                                              (Samsara Blues Experiment-Center of the Sun)


Ensuite un gros morceaux mythique et monstrueux d'éfficacité: Monkey3.
Se groupe est originaire de Lausanne en Suisse. Crée en 2001, se ne sont que des potes qui se retrouvent pour se faire des jams sessions de stoner rock. Mais au fur et à mesure le groupe se soude et en 2003 tout cela se concrétise par un premier album éponyme  "Monkey3". 
Ils sortiront 4 autres album entre 2006 et 2013 dont un album de reprise fort intéressant en 2009 du nom de "Undercover" dont voici un extrait repris de "Burn" de Deep Purple:


Mais voici se qui reste surement le meilleur de Monkey3 sorti de leur albulm "Beyond the Black Sky" en 2011:

                                                       (Monkey3-Throught the Desert) 

Et pour une petite dose de blasphème parce qu'on adore sa ! Le groupe Ukrainien Stoned Jesus.
Formé en 2009 et comptabilisant 2 albums studio "First Comunion" (2010) et "Seven Thunders Roar" (2012), moins crade que le premier album.

                                                    (Stoned Jesus-I'm the Mountain)


Et comme ce dernier titre me fait penser à un autre titre du même nom mais d'un autre groupe d'un genre plus serein mais pas moins siphonné du bocal, j'ouvre cette parenthèse pour vous offrir ceci. Il me convient de caler se morceaux ici de façon impromptue car c'est ainsi qu'il est le mieux représenté. 


                     MOODOÏD - Je suis la Montagne. 

                                                      (Victime d'une humeur passagère)
                                                     (Et oui en français sa fais drôle)


Cette petite parenthèse acidulée terminée, je vous propose pour terminer cet article, tout en sachant ne pas avoir pu vous montrer tout les groupes représentatifs du stoner rock actuel me venant à l'esprit; un petit melting pot d'artistes tous aussi givrés et diaboliquement doués les uns que les autres:

A vos oreilles ! 
PS: le son (dans le cas présent) c'est fait pour être mis à fond !


(Electric Wizard- Legalize Drug & Murder)




(Stoner Kebab- Superdoom)



(Earthless- Uluru Rock)


(Electric Moon-The Picture)




(Bong - Trees, Grass and Stones)




(Conan-Total conquest)

Bien à vous bande de dégénérés !








jeudi 29 mai 2014

The Only Way : Reggae





Le reggae, le son du tout va bien, le son du soleil, de l'été, de la joie. Et comme l'été approche, autant commencer maintenant :


Jamaïque, rastafaris, Jah, et de la weed. Dérivé du mento et du ska, le reggae a trouvé son ambassadeur avec Bob Marley, mais comme tout le monde le connait on en parlera pas.Largement diffusé dans le monde entier, le berceau de ce genre demeure en Jamaïque, et les plus grands y vivront ou y passeront. Du roots, un engagement politique, et surtout religieux. Sans cesse acclamé, adulé,  nous sommes en droit de nous demander : mais c'est qui Jah ? C'est le nom que les rastas ont donné à Dieu. Ils reconnaissent Jah en la personne de Haïlé Sélassié Ier, dernier empereur éthiopien. Les rastas se considèrent comme le peuple "oublié" de la Bible, d'où leur sentiment de perpétuelle persécution. Ils prônent un retour aux racines, c'est-à-dire à l'Afrique, berceau de l'humanité.



Voilà les grosses lignes du reggae. Mais évitons de stéréotyper, les Jah-musicians ne parlent pas que de leur dieu. On retrouve également beaucoup de textes engagés, qui déplorent la misère du monde, s'opposent au rascisme et la haine, et en propageant un message d'amour et de paix. Mais bon pas tous, les rastas sont quelques peu sectaires, et certains sont un peu critiques auprès des blancs, et même de la communauté homosexuelle. Donc ne leur jetons pas toutes les roses et penchons nous sur le reggae qui ne vient pas de Jamaïque.


Car oui, pas besoin d'avoir des dreads et d'être noir pour faire du reggae. On notera plusieurs groupes de reggae "blanc", avec The Specials, qui se rapprochent du ska, Naâman, The Expendables, The Growlers, le chanteur de Groundation,... Egalement un groupe finlandais, Soul Captain Band, qui poussent leur instrumentalisation plus loin que la plupart des autres groupes. Des compositions complexes, des paroles auxquelles on ne comprend rien, ce groupe est génial.


Mais bon, rien ne vaut le bon vieux reggea roots made in Jamaica, avec Barrington Levy, Pablo Moses, Don Carlos, Gregory Isaacs, Lee Scratch Perry (aussi un grand producteur), U Roy,... Pour ne citer qu'eux. Le reggae c'est posé, le reggae ça réconforte. Aussi savoureux qu'une bonne tablette de chocolat après une longue et dure journée, le petit contre-temps typique du reggae te remet les idées en place, et te détend instantanément. Et même si la drogue c'est mal et que fumer tue, un bon gros joint renforce ta communication spirituelle et divine avec Jah, qui va t'enfumer le cerveau comme pas permis.



Bien sur le reggae ce n'est pas que ça, mais bon on ne peut pas tout dire. Alors en attendant :


Jah Bless, One Love









lundi 12 mai 2014

Sonic Youth, le carrefour musical






Sonic Youth, un groupe à part dans la musique, un groupe qui a su, au fil des années, se renouveler tout en gardant leur esprit « sonic ». Incarné par Thurston Moore, qui est probablement une des plus importantes légendes vivantes de la musique actuelle, Lee Ranaldo, Kim Gordon et Steve Shelley. On remarquera un passage de 6 ans de Jim O'Rourke, mais la formation doit ce qu'elle est aux quatre principaux membres.




Par où commencer ? Car Sonic Youth, dans sa simplicité, son instinctivité, est un groupe complexe, qui réunit à lui seul des influences de toute part. Le caractère sauvage et bruitiste de Moore venant principalement de la musique underground et « hard-core » américaine, et à des groupes de Krautrock – on y reviendra – tels que Can et des formations directement influencées par ce genre musical comme The Fall. Ranaldo lui a une formation plus « classique » avec des influences communes aux guitaristes : Hendrix, les Beatles, Grateful Dead, pour ne citer qu'eux. Cependant ses premiers travaux en solo sont peut-être des plus étranges, plus proches des SYR que de son dernier album solo Between The Time & The Tides. Ensuite vient Kim Gordon, doyenne de la formation, ex-femme de Thurston Moore, artiste polyvalente qui fait également de la peinture, et qu'on a pu voir dans Last Days, film de Gus Van Sant retraçant les derniers jours de Kurt Cobain. Enfin vient Steve Shelley, un batteur comme on en fait plus, qui a collaboré avec Cat Power ou encore Disappears.




Car oui, ce qui caractérise Sonic Youth, c'est le réseau incroyable qu'ils ont su tisser au fil de leur carrière, carrière qui commence en 1981, avec un premier EP en 1982 sobrement intitulé Sonic Youth. Puis en 1983 sort Confusion Is Sex, suivie par Bad Moon Rising en 1985. Mais c'est en 1986 que les choses deviennent sérieuses pour Sonic Youth, avec leur quatrième album Evol, sur lequel figure notamment Expressway To Your Skull, dont Neil Young dira qu'il s'agit d'un des plus grand morceau rock. Ensuite arrive une déferlente d'albums plus mythique les uns que les autres avec Sister, Daydream Nation, Goo, Dirty, on peut aller loin comme ça. En 1991 ils partent en tournée avec Nirvana, Dinosaurs Jr, les Ramones et encore Babes on Toyland en Europe, d'où un flim a été tiré : 1991, The Year Punk Broke.
Le groupe s'est donc forgé un répertoire assez impressionnant, avec des titres d'une beauté saisissante comme The Diamond Sea, Massage The History ou encore I Love You Golden Blue. Mais lorsqu'il faut faire remuer toute une foule, Sonic Youth déballe des titres qui ne peuvent laisser de marbre, tels Brother James (la version live 1991 est tout simplement une tuerie), Purr, Kool Thing et bien d'autres.




C'est en parcourant les albums et les titres que l'on s'aperçoit de la diversité du groupe, avec des morceaux punks comme Miildred Pierce, des titres franchement psychedeliques comme on en trouve dans l'album NYC Ghosts & Flowers ou encore le morceau Hits Of Sunshine, Quelques uns côtoient le rock progressif comme Titanium Expose ou Pink Steam, qui est un des meilleurs morceaux écrits par le groupe. La force du groupe réside dans cette palette d'influences variées, qui le rendent difficilement classable. On notera qu'un bon morceau Sonic, c'est un mélange de rock alternatif teinté de mélodies pop avec un fond de guitares torturées, bourées d'effets qui rendent l'issue des morceaux peu prévisible.
Car Sonic Youth a un goût très prononcé pour l'expérimental. Sur un bon nombre de morceaux, leurs instruments ne suffisent pas, il se sentent obligé de jouer avec des baguettes de batterie, des perceuses, battes de base-ball, klaxons,... Ils disposent d'un des plus grands stock de Jazzmasters au monde, et pour cause : ils ont à peu près autant de guitares que d'accordages. Non, Moore et Ranaldo ne sont pas que des brutes qui font du bruit, ce sont des penseurs du bruit. Ils utilisent plusieurs dizaines d'accordages différents, comme l'album Sonic Nurse qui compte à peu près autant de morceaux que d'accordages.




Sonic Youth, c'est également un besoin compulsif de créer, et chacun des membres se livrera à d'autres projets, la carrière solo de Thurston Moore est d'ailleurs très intéressante. Les années 2000 arrivent, et sort alors leur quatorzième album, NYC Ghosts & Flowers. En 2009 sort leur dix-huitième et dernier album, The Eternal, qui est probablement un des meilleurs albums du groupe. Mais en 2011, Moore et Gordon se séparent, plongeant le groupe dans un futur plus qu'incertain.
Sonic Youth est un de ces groupes inépuisables, qui a toujours quelque chose à dire, à faire, à jouer. En plus de leurs albums studio, on peut noter la série des SYR (Sonic Youth Records), plages bruitistes où les quatre américains s'en donnent à coeur joie. De plus, de nombreuses collaborations étoffent leur carrière, avec par exemple Cypress Hill, Lydia Lunch, Yoko Ono, ou encore Brigitte Fontaine.




Enfin pour finir, voici une liste des albums les plus abordables si vous êtes des novices en Sonic Youth :
- The Eternal (2009), la dernière pépite de Sonic Youth.
- Goo (1990), sans doute un des plus «soft»
- Daydream Nation (1988), un des albums les plus cultes
- Dirty (1992), l'album le plus alternatif,

Attention, ce groupe a une légère tendance à regrouper tout ce qui fait que l'on aime le rock, notamment grâce à l'approche des plus novatrices de la guitare de Moore et Ranaldo, (classés 34 et 33ème des 100 meilleurs guitaristes par le magasine Rolling Stone). Préparez vous à aimer Sonic Youth, à vivre Sonic Youth.